Vous êtes fiévreux, vous avez mal à la gorge et vous êtes prêt à tout pour que ça aille mieux, mais quoi choisir ?
Au Canada, pendant la saison hivernale, il y a une augmentation excessive et injustifiée des prescriptions d’antibiotiques. En effet, l’hiver voit apparaître son lot d’épidémies d’affections respiratoires telles que la grippe, le rhume ou la toux banale. Des affections dont la majorité est d’origine virale, donc pour lesquelles les antibiotiques ne sont d’aucune utilité puisqu’ils ne sont efficaces que sur les maladies d’origines bactériennes. En résumé, les antibiotiques détruisent les bactéries, mais ne peuvent strictement rien contre les virus.
Or, un seul traitement aux antibiotiques pourrait provoquer l’apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques. Une fois installées chez un sujet, ces bactéries résistantes peuvent êtres transmissent d’homme à homme.
À force d’avoir été prescrits à tort et à travers, plusieurs antibiotiques ont perdu de leur efficacité. Mais aussi parce que trop de gens (pour qui la prescription d’antibiotiques était justifiée) arrêtent leur traitement trop tôt sous prétexte qu’ils se sentent mieux n’ayant plus de symptômes, alors qu’ils ne sont pas nécessairement guéris pour autant.
Un autre facteur aggravant la résistance aux antibiotiques est leurs utilisations pour accélérer la croissance des animaux de boucherie. En fait, depuis une cinquantaine d’années, les producteurs se sont rendu compte que les antibiotiques, en plus de prévenir la propagation d’infections, favoriseraient la croissance des animaux. On les retrouve donc, sur une base quotidienne dans la nourriture des animaux. Il devient alors de plus en plus difficile, tant chez les humains que chez les bêtes, de traiter des infections que l’on soignait auparavant très bien, avec ces mêmes antibiotiques.
Aussi, il faut savoir que la recherche pour développer de nouvelles molécules antibiotiques est en panne. La raison, les antibiotiques sont victimes du système économique et financier de l’industrie pharmaceutique (ils sont prescrits seulement pour quelques jours). Alors que d’autres créneaux sont beaucoup plus lucratifs (antidépresseurs, anxiolytiques, anticancéreux, médicaments pour lutter contre le cholestérol ou les maladies cardiovasculaires).
Ceci étant, alors que les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques existants et que le nombre de nouvelles molécules antibiotiques en développement ne cesse de chuter, la phytothérapie peut être une alternative utile. En effet, plusieurs plantes possèdent des propriétés antibiotiques.
Les antibiotiques synthétiques et les antibiotiques naturels ont un point en commun : une action plus ou moins puissante contre les bactéries. Mais la comparaison s’arrête là, car les antibiotiques naturels possèdent des caractéristiques qui les distinguent totalement des antibiotiques classiques.
En fait, la plupart d’entre eux sont par exemple des antiviraux très puissants, ce qui n’est jamais le cas avec les antibiotiques classiques. Un avantage majeur dans le traitement de nombreuses pathologies comme la grippe, la gastro, l’herpès, le zona… qui échappent aux antibiotiques classiques.
Les antibiotiques naturels sont composés de nombreux constituants. L’échinacée par exemple, contient de l’échinacoside, un constituant antibiotique comparable à la pénicilline quant à l’étendue de son action thérapeutique. L’échinacée contient également de l’échinacéine, une substance qui neutralise l’enzyme hyaluronidase (bon nombre de microbes produisent de l’hyaluronidase qui sert à détruire l’espèce de bouclier qui protège les tissus contre l’infestation des micro-organismes qui, en réussissant à s’infiltrer vont causer de l’infection). L’échinacée peut également prévenir l’infection en stimulant le système immunitaire. Elle semble également agir comme interféron (la protéine qui inhibe les virus).
L’échinacée tue donc une vaste gamme de virus, bactéries et protozoaires. Elle est utile pour traiter les rhumes, les grippes, les infections d’oreilles, la bronchite, les amygdalites, les infections urinaires, les abcès, le psoriasis, etc.
Autre exemple : l’hydraste du Canada qui contient de la berberine, une substance antibiotique, parfois plus importante que celle d’antibiotiques classiques contre de nombreuses bactéries responsables d’infections courantes (otites, E.coli, staphylocoques, streptocoques, chlamydia, salmonelle, choléra, pneumocoque, candidose, etc.).
D’autres alcaloïdes de la plante possèdent aussi des propriétés similaires. Les recherches démontrent que ces alcaloïdes inhibent l’adhésion des bactéries aux tissus cellulaires, les empêchant ainsi de s’installer dans l’organisme plutôt que de les tuer comme le font les antibiotiques classiques. Cette stratégie distinctive, typiquement naturelle, représente un avantage particulier en cette époque où l’on s’inquiète de la résistance croissante des organismes pathogènes aux antibiotiques classiques.
Alors, prendrez-vous des antibiotiques cet hiver ?
Sources : Requiem pour les antibiotiques Faut-il craindre une disparition des antibiotiques ? Médecine thérapeutique. Volume 12, Numéro 3, 154-9, Mai-Juin 2006, Point de vue : http://www.jle.com/fr/revues/medecine/met/e-docs/00/04/28/4D/article.md
Antibiotiques, la fin d'un mythe: Homme versus bactérie, chronique d’une défaite annoncée ? http://antibiotiques.suite101.fr/article.cfm/antibiotiques-la-fin-dun-mythe#ixzz19RYMp0DV
Plantes thérapeutiques, 2e édition, Max Witchtl & Robert Anton, Éditions Tec & Doc
L’inquiétante résistance aux antibiotique et l’inquiétante émergeance des superbactéries : Le figaro science, Marc Mennessier 14/09/2010 : http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/09/13/01030-20100913ARTFIG00715-l-inquietante-resistance-aux-antibiotiques.php
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